lundi 14 janvier 2013

De nouvelles preuves montrent que l'homme de Florès est bien une espèce à part


L'hominidé découvert en Indonésie en 2003 possède un poignet trop différent de celui d'un homo sapiens pour qu'il soit considéré comme un simple homme moderne malformé.

Cette articulation était chez eux moins mobile et résistante que chez nous, ce qui devait les gêner pour fabriquer et utiliser des outils. Les preuves continuent donc de s'accumuler pour prouver que les hommes de Florès forment bien d'une espèce à part.

Il y a donc toujours plus d'arguments en faveur de l’émancipation du hobbit, surnom donné à l’homme de Florès. Cet hominidé découvert en 2003 en Indonésie, grâce à un squelette vieux de 18 000 ans, continue néanmoins de diviser les chercheurs. Si divers analyses font pencher la balance en faveur d’une nouvelle espèce, certains scientifiques maintiennent qu’il s’agit simplement d’un homme moderne atteint d’un trouble tel que la microcéphalie. Mais une nouvelle preuve a été publiée la semaine dernière dans leJournal of Human Evolution : les poignets des hommes de Florès ne sont clairement pas ceux d’un homo sapiens.

Grâce à la comparaison avec des ossements d’hommes modernes et d’hommes de Neandertal, l’équipe américaine chargé de l'étude rejette plus encore l’idée que les hobbits ne seraient que des homo sapiens très petits, guère plus d’un mètre de haut. La forme des poignets de deux individus étudiés diffère particulièrement au niveau du carpe, un groupe d’os situé dans la partie de la main la plus proche du poignet. Il est exclu que cela soit d’origine purement pathologique.

Une articulation fragile

Ces différences avaient pour effet de limiter la souplesse des poignets des hommes de Florès et de les empêcher de porter des charges très lourdes. Les problèmes d’arthrite et de fractures devaient d’ailleurs être particulièrement fréquents et, même si les hommes de Florès fabriquaient et utilisaient des outils, leur usage devait être limité.

Les hommes de Florès sont arrivés en Indonésie il y a un million d’année et ont disparu il y a 17 000 ans. Il existe aujourd’hui neuf spécimens connus qui ont d’ailleurs côtoyé des hommes modernes. Relativement peu de scientifiques considèrent encore que les hobbits sont des homo sapiens malformés, mais le débat n’en reste pas moins virulent. En 2004 l’influent chercheur indonésien Teuku Jacob, principal défenseur de cette thèse controversé, a extrait des restes d’homme de Florès d’une manière douteuse autant sur le plan scientifique que légal. Il ne rendra les ossements que quelques mois plus tard, abîmés voire, pour certains, tout simplement brisés lors de tentatives de moulage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire