dimanche 27 mars 2011

Les faux sondages Le Pen : Washington pris la main dans le sac

Les faux sondages Le Pen : Washington pris la main dans le sac
L’ensemble de la scène politique française a été secouée, les 5 et 7 mars, par la publication coup sur coup de deux sondages, publiés l'un et l'autre par le journal Le Parisien, réalisés l'un et l'autre par « l’institut » Harris Interactive, et donnant l'un et l'autre Mme Le Pen en tête du 1er tour à l’élection présidentielle qui se déroulera dans plus d'un an.

Dans le premier, Mme Le Pen (FN) était créditée de 23 % au premier tour de la présidentielle, devant Nicolas Sarkozy et Martine Aubry (PS), chacun crédité de 21 %. Dans le second, elle était créditée de 24 %, devançant Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn.

Cette opération médiatique a laissé un profond sentiment de malaise dans l’opinion car de nombreuses personnes y ont flairé quelque chose d’artificieux, comme s'il s’agissait de fausser et de biaiser dès le départ le débat électoral et le choix des électeurs français un an avant les élections présidentielles.

C'est la raison pour laquelle il est important de revenir sur l’ensemble de cette affaire et, notamment, de partir à la recherche des commanditaires de toute l’opération.

1- DE PRÉTENDUS « SONDAGES » SANS AUCUNE VALEUR SCIENTIFIQUE

Sur le site Rue89, M. Jacques Le Bohec, professeur en sciences de l'information, a précisé que ces « sondages » Harris Interactive, réalisés via Internet, avaient « recouru à la pire des techniques qui existent puisqu'elle ne permet pas de s'assurer de la sincérité des réponses (d'à peu près rien d'ailleurs) ».

Décortiquant les rares informations disponibles sur la « technique » utilisée, M. Le Bohec a égrené les points qui ôtaient toute valeur scientifique à ces enquêtes :

elles sont bien trop éloignées de la date du vote pour avoir du sens : les résultats obtenus sont forcément entachés de « réponses ludiques, de défiance ou de protestation »
les rares quotas retenus par les sondeurs sont trop insuffisants (diplôme, locataire/propriétaire) et sont trop englobants (« inactifs ») pour obtenir un échantillon représentatif.
la fille de Jean-Marie Le Pen présentant « moins de stigmates négatifs » que son père, « il y a de fortes chances pour que les électeurs avouent plus aisément leur futur vote en sa faveur » et le très important « coefficient de redressement au sujet des intentions de vote à son endroit » n’a sans doute pas lieu d’être (les résultats en faveur de Mme Le Pen étant forfaitairement multipliés par 1,5 pour tenir compte de cette prétendue répugnance des « sondés » à avouer leur vote).
Le professeur en sciences de l'information en conclut que le score réel de Mme Le Pen, loin d’atteindre 23 % des suffrages, ne dépasse probablement pas 16% et s’interroge :

« Ne devrait-on pas, avant de balancer n'importe quels chiffres en pâture, être sûr que les réponses sont sincères, que l'échantillon est représentatif et que l'on doive le redresser ? A moins qu'il ne s'agisse d'une opération fumeuse destinée à rendre DSK indispensable ? »


Ajoutons à cette analyse que "l’échantillon" de Harris Interactive est constitué de personnes qui ont accepté d répondre à des quantités de sondages, y compris des sondages politiques, CONTRE PERSPECTIVE DE GAIN. Interrogé sur cette question troublante, Jean-Daniel Lévy, le directeur du département opinion de Harris Interactive France, l’a d'ailleurs reconnu sans ambages :

« Pour attirer le chaland et le motiver à répondre à son enquête, réalisée sur internet, l'institut a organisé un jeu-concours et fait miroiter une récompense. Au final, 7.000 € ont été offerts à l'un des quelque 1.600 membres du panel ».


Il est utile de rappeler ici qu’une étude d’Esomar de 2006 citée par l’Observatoire des sondage avait établi que 54% des sondés par Internet admettait mentir pour gagner une gratification. http://www.observatoire-des-sondages.org/L-artefact-Marine-Le-Pen-la.html

Il n'est pas inutile non plus de souligner que, parmi les arguments utilisés par Harris Interactive pour inviter des internautes à s'inscrire à leur sondage en ligne "Harris Poll On Line", figure cet argument explicite :

« En participant à Harris Poll On Line, vous pouvez influencer les décideurs dans l'administration, les organisations à but non lucratif et les entreprises et contribuer à façonner les politiques ».

Harris Poll On Line annonce la couleur : "En participant à Harris Poll On Line, vous pouvez influencer les décideurs dans l'administration, les organisations à but non lucratif et les entreprises et contribuer à façonner les politiques"

2 – LA SURMÉDIATISATION DES SONDAGES LE PEN EST UNE OPÉRATION DE DÉSINFORMATION

Les deux « sondages » publiés coup sur coup par Harris Interactive étant ainsi dépourvus de toute valeur scientifique, un autre « institut » aurait parfaitement pu produire d’autres « sondages » présentant Mme Le Pen obtenant 14 % ou 16 % des voix et échouant à franchir l’étape du second tour.

Pourtant, ces deux sondages Harris Interactive ont bénéficié d’une orchestration médiatique d’une ampleur que l'on n’avait pas connue depuis plusieurs années. Toutes les télévisions, toutes les radios et toute la grande presse écrite a propulsé ces « informations » au premier rang de l’actualité nationale et même mondiale.

Le sondage Harris Interactive diffusé le 6 mars 2011 et donnant Marine Le Pen en première place au premier tour de l'élection présidentielle a fait l'objet d'une mise en scène véritablement hollywoodienne. Présenté comme un "coup de tonnerre", ce sondage certainement truqué arrive pour Google au premier rang des informations mondiales, avant même les derniers développements de la guerre en Libye.


Les connaisseurs ont immédiatement reconnu une opération de désinformation de grande ampleur, selon la définition qu’en donne Vladimir Volkoff : la « désinformation est une manipulation de l’opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés » (in Désinformation, flagrant délit, Éditions du Rocher, 1999, p.31) :

On ne saurait mieux résumer l’opération de désinformation qu’en citant la présentation de ces sondages telle qu’a osé le faire le magazine Le Point, en reprenant une dépêche Reuters :

« Marine Le Pen affole les compteurs en vue de 2012 – Marine Le Pen semble en passe de réussir son pari d'être au second tour de la présidentielle avec des sondages spectaculaires qui suggèrent que le Front national n'a pas simplement changé de prénom mais également d'image. Lancée à vive allure vers son objectif déclaré, la nouvelle présidente du FN s'imposerait au premier tour dans tous les cas de figure selon une enquête Harris Interactive publiée mardi par le Parisien. Au-delà des controverses sur la méthodologie employée pour consacrer la fille de Jean-Marie Le Pen reine des sondages, les analystes insistent sur la vague qui la porte vers les sommets ». http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/marine-le-pen-affole-les-compteurs-en-vue-de-2012-08-03-2011-1303935_240.php

14 mois avant l’échéance, alors que nul ne sait qui seront les véritables candidats et alors qu’une longue campagne électorale aura lieu et ne commencera réellement que dans environ 8 mois, le magazine Le Point a ainsi déjà « sacré » Marine Le Pen comme « reine des sondages » [sic] et a le culot d’affirmer qu’elle « semble en passe de réussir son pari d'être au second tour de la présidentielle ». Quant à l’absence totale de scientificité de ces prétendus « sondages », le magazine l’évacue avec une simple incidente : « Au-delà des controverses sur la méthodologie employée… » [sic] . Ce qui revient très exactement à dire :

« Au-delà du fait que ces sondages sont faux, ils sont quand même vrais ».

En termes de mise en scène et de désinformation, cela s’appelle « planter le décor ». Désormais, tous les commentaires politiques vont pouvoir gloser à l'infini sur la présence de Mme Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Et, tous les sondages ultérieurs se sentiront peu ou prou obligés de ne pas trop s'éloigner de ces "sondages" Harris Interactive, en procédant aux "redressements" de leur choix.

Le magazine Marianne est détenu à 25 % par Yves de CHAISEMARTIN (ici en bas à droite), représentant pour l'Europe du Fonds CARLYLE. Ce fonds, qui gère notamment le patrimoine des familles Bush et Ben Laden, est dirigé par Franck Carlucci, ancien directeur général adjoint de la CIA et par Olivier SARKOZY, demi-frère de Nicolas SARKOZY (ici en haut à droite). Le magazine Marianne contribue très largement à l'orchestration de la campagne de promotion de Mme LE PEN et à l'annonce de "la chute du Sarkozysme"...

3 – LA DÉNONCIATION D’UNE MANIPULATION, MAIS PAS DES MANIPULATEURS

Les professionnels de la politique, et notamment les députés et les sénateurs qui connaissent bien le terrain, savent bien que la situation est actuellement très mauvaise en France. Mais ils savent également que le FN (qui n’avait récolté que le bien maigre score de 2,45% des électeurs inscrits aux élections européennes de juin 2009) n'en est pas pour autant à récolter 1 suffrage sur 4 un an et demi après. C'est pourquoi le prétendu « sondage » publié le 5 mars par Le Parisien a remis sur le devant de la scène une proposition de loi adoptée en première lecture par le Sénat, et défendue conjointement par le PS Jean-Pierre Sueur et l’UMPR Hugues Portelli pour mieux réglementer les sondages.

Voici quelques jours, le 3 mars 2011, le magazine Marianne, était justement allé interroger M. Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion de Harris Interactive France, pour lui demander pourquoi il s’insurgeait contre cette proposition de loi - votée à l'unanimité. A quoi le responsable de Harris Interactive France avait répondu, bien entendu après avoir réaffirmé son souci de "transparence" : « Nous ne croyons pas que les sondages façonnent l’opinion. […]

À Harris Interactive, nous ne sommes pas favorables à la publication des données brutes, des marges d’erreur et de l’instauration d’un délai de 24h00 entre la fin d’une enquête et sa publication ».


Si l'on y réfléchit bien, cette réponse est un aveu. Car un institut de sondage digne de ce nom, s'il n’avait en tête que la seule fiabilité scientifique des études qu’il produit, devrait être le premier à vouloir augmenter le niveau d’exigence de la loi afin d’empêcher de nuire les officines de désinformation. En s’opposant au contraire à l’édiction législative de meilleurs contrôles des « sondages » produits, Harris Interactive France a jeté le masque : il n’est pas là pour éclairer l’opinion mais pour la déformer.

Du reste, les grands politiques ne sont pas plus dupes de cette désinformation délibérée.

Interrogé sur la radio RMC, l’ancien ministre socialiste des affaires étrangères Roland Dumas n’a pas caché qu'il pensait que ce « sondage », qu'il a qualifié de « plaisanterie », n’était qu'une manipulation :

« Mais Marine Le Pen ne fait pas peur… Même le père ne faisait pas peur. La dernière fois, c’était une rigolade, la menace de Le Pen…., on a fait voter tous les socialistes comme des couillons qui sont allés voter pour voter pour Juppé ou je sais plus qui, pour Chirac, Ce sondage est très intéressant mais pas comme on l’entend… Moi, je pense que ce sondage a été bien présenté de façon à faire peur, il faut faire peur … ce sondage c'est une plaisanterie »



Roland DUMAS, ancien ministre des affaires étrangères, interrogé par le 7 mars 2011 par la radio RMC : « Mais Marine Le Pen ne fait pas peur… Même le père ne faisait pas peur. La dernière fois, c’était une rigolade, la menace de Le Pen…., on a fait voter tous les socialistes comme des couillons qui sont allés voter pour voter pour Juppé ou je sais plus qui, pour Chirac, Ce sondage est très intéressant mais pas comme on l’entend… Moi, je pense que ce sondage a été bien présenté de façon à faire peur, il faut faire peur … ce sondage c'est une plaisanterie »



Ségolène Royal, candidate socialiste à l’élection de 2007, l’avait précédé dans cette voie en ne mâchant pas ses mots : « cela fait longtemps que je pense que les sondages font partie d'une manipulation de l'opinion. Ceux qui commanditent les sondages pensent qu'au fur et à mesure, ils vont finir par influencer l'opinion. ».



Ségolène ROYAL, qui avait été lancée médiatiquement en 2006 par l'agence de publicité anglo-saxonne Ogilvy (groupe WPP) avait assuré la victoire de Nicolas Sarkozy. Dépitée, elle commence à comprendre que les commanditaires d'outre-Atlantique se passeront de ses services cette fois-ci.
Chose curieuse, ni Ségolène Royal, ni Roland Dumas, ni aucun des responsables politiques qui ont fait savoir que ces prétendus sondages relevaient à leurs yeux d'une manipulation, n'est allé jusqu'au bout du raisonnement : s'il y a "manipulation", qui sont les "manipulateurs" ?



4 – MAIS QUI EST DONC HARRIS INTERACTIVE ?

Ce qui est finalement le plus étonnant dans toute cette affaire, c'est que personne ne semble avoir songé à examiner qui était exactement « l’institut » Harris Interactive.

Cela vaut pourtant que l’on s'y intéresse.

La société Harris Interactive France n’est qu’une toute petite entreprise, qui ne regroupe qu’une cinquantaine de personnes. En revanche, elle est la filiale d’un groupe beaucoup plus puissant, le groupe américain Harris Interactive, qui dispose de près de 1 300 personnes au niveau mondial.

Le siège social de Harris Interactive est situé à New York (161 Sixth Avenue, New York, NY 10013) et le groupe est dirigé par un conseil d’administration de 7 membres, dont on trouve la liste sur http://ir.harrisinteractive.com/directors.cfm

Parmi ces membres dirigeants, deux doivent plus spécialement retenir notre attention.

La PDG de Harris Interactive a été sélectionnée par la Maison Blanche et le FBI

Mme Kimberly TILL, PDG de Harris Interactive, a servi dans les allées du pouvoir de Washington, notamment comme assistante spéciale du directeur du FBI. Elle est membre du fameux CFR (Council on Foreign Relations)

La personnalité du PDG du groupe américain Harris Interactive, Mme Kimberly Till, est peu banale et assez inattendue à la tête d’un institut de sondage.

Présentée comme un « global leader », Mme Till a été auparavant PDG de l’institut d’enquête d’opinion Taylor Nelson Sofres pour l’Amérique du nord (de mai 2006 à mars 2008), après avoir été vice présidente d’une filiale de Microsoft Corporation (de 2003 à 2008) et, auparavant encore, une haute responsable du groupe AOL Time Warner, dans des emplois tournés vers les médias.

Plus intéressant encore, Mme Till a été sélectionnée en 1990 pour suivre le très prestigieux Programme « White House Fellowship ». Fondé en 1964 par le Président Johnson, le Programme « White House Fellowship » a été conçu pour offrir à une quinzaine de jeunes hommes et femmes triées sur le volet la possibilité de travailler pendant quelque temps au plus haut niveau du gouvernement fédéral avant d’aller « essaimer » dans la sphère privée. Comme le précise le site même de la Maison Blanche, « ce programme non-partisan » permet, pour reprendre les termes mêmes du président Johnson, « de donner aux boursiers une expérience de première main et de haut niveau des rouages du gouvernement fédéral et d'accroître leur sentiment de participer à affaires nationales ». En contrepartie de cette année d’expérience, le président Johnson estimait que « les boursiers devaient « payer cette faveur en retour » [« repay that privilege » selon la formule américaine], après leur départ, en « continuant à travailler en tant que citoyens à leurs devoirs publics ». Il espérait notamment « que les boursiers pourraient contribuer à la nation comme les futurs dirigeants ». http://www.whitehouse.gov/about/fellows (cf. photos de la dernière promotion sur http://www.flickr.com/photos/40021250@N05/with/4291737802/)

Pour dire les choses plus directement, les anciens stagiaires du Programme « White House Fellowship » sont censés servir, pendant le reste de leur vie active, les autorités gouvernementales américaines dans les fonctions professionnelles qu’elles exercent. .

S’agissant de Mme Till, on notera que, lors de son passage au Programme « White House Fellowship, l’actuelle PDG de Harris Interactive est devenue l’assistante spéciale du Représentant américain au Commerce (le responsable des négociations commerciales à l’Organisation Mondiale du Commerce), puis l’assistante spéciale… du Directeur du FBI. Rappelons que le FBI (« Federal Bureau of Investigation » ou « Bureau fédéral d'enquête ») est le principal service fédéral américain de police judiciaire et un service de renseignement intérieur. En 2010, la juridiction du FBI recouvre plus de 200 catégories de crimes fédéraux, faisant du FBI l'organisme d'enquête majeur du gouvernement américain, ses attributions incluant notamment « l'anti-terrorisme », le « contre-espionnage » et « le crime informatique ».


Enfin, il n’est pas inutile de savoir que Mme Till a été sélectionnée comme membre du très célèbre Council on Foreign Relations (CFR) (Conseil des relations étrangères), qui est considéré comme l'un des « think tanks » américains les plus influents et qui ets au cœur de très nombreuses polémiques sur son rôle exact dans la politique américaine (cf. par exemple http://fr.wikipedia.org/wiki/Council_on_Foreign_Relations )

Le Français Antoine Treuille, membre du conseil d'administration de Harris Interactive, est aussi le Président de la French American Foundation

Antoine TREUILLE (ici à droite), membre du conseil d'administration de Harris Interactive, est aussi président de la French American Foundation (en compagnie de David de ROTHSCHILD, à gauche)

Parmi les 6 autres membres du conseil d'administration du Groupe Harris Interactive, figure un Français, dénommé Antoine Treuille, dont la personnalité est encore moins banale et encore plus inattendue, à la tête d’un institut de sondage. américain, que l’est Mme Kimberly Till.

M. Antoine Treuille, qui est né aux États-Unis, est partenaire dans un fonds d’investissement appelé Altamont Capital Partners. Mais il présente la particularité d’être :

un officier de l’armée de l’air française
et, plus encore, d’être, depuis 2008, le président de la French American Foundation.
Les lecteurs qui ignoreraient ce qu’est exactement cette association – qui est l’une des pierres angulaires de l’euro-atlantisme en France - consulteront avec profit le décryptage qu’en a fait Pierre Hillard (par exemple dans « Un relais des États-Unis en France » : http://www.voltairenet.org/article146888.html ou « la French-American Foundation, lobby discret de l’euro-atlantisme » : http://www.revue-republicaine.fr/spip.php?article1347 )

Biographie de M. Antoine TREUILLE, président de la FRENCH AMERICAN FOUNDATION, telle qu'elle figure sur le site même de cette institution. La biographie précise que M. TREUILLE est également "colonel et commandant des réservistes de l'Armée Française aux Etats-Unis" et également membre du conseil d'administration de Harris Interactive


Rappelons que, selon Pierre Hillard, « les noms américains et français, membres des Young Leaders [sélectionnés par la FAF], sont véritablement une élite dont l’objectif officiel est de « renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique ». Côté américain, nous pouvons relever le président Bill Clinton ; sa femme, Hillary Clinton ; l’ex-patron de l’OTAN en Europe, le général Wesley Clark... La liste est longue. Dans le cas des Young Leaders français, nous trouvons de nombreux journalistes comme Christine Ockrent, Jean-Marie Colombani (Le Monde), Emmanuel Chain, Jérôme Clément (président d’ARTE) ; mais aussi de nombreux députés socialistes, François Hollande, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg ; et de l’UMP, Alain Juppé, Yves Censi, Valérie Pécresse, Philippe Auberger, Jacques Toubon, Eric Raoult ou encore Nicolas Dupont-Aignan… »



5 – HARRIS INTERACTIVE EST ÉGALEMENT TRÈS ACTIF POUR PROMOUVOIR « DSK »

Ce serait une erreur de croire que Harris Interactive a limité son action politique, au cours du mois écoulé, à la seule diffusion et promotion de « sondages » dépourvus de toute scientificité propulsant mme Le Pen au second tour de la présidentielle. Il a également été très actif pour promouvoir la candidature de M. Strauss-Kahn à la présidence de la République en publiant, le 18 février, une étude dithyrambique à son sujet : http://www.harrisinteractive.fr/news/2011/18022011.asp

Au même moment que Harris Interactive orchestre la présence de Mme Le Pen au 2ème tour, il publie aussi une étude dithyrambique sur M. Strauss-Kahn

L'institut de sondage américain assure que "les sympathisants socialistes lui reconnaissent majoritairement toutes les qualités testées", et précise que "les sympathisants de droite sont majoritairement d’accord avec eux", de même "que les sympathisants Front de Gauche" et aussi "les sympathisants d’extrême-gauche". De telle sorte que "Dominique Strauss-Kahn apparaît ainsi bénéficier globalement auprès de son coeur de cible (les sympathisants socialistes) mais aussi auprès de l’ensemble des Français d’une meilleure image que Ségolène Royal".
Selon Harris Interactive, cette étude fait apparaître que :

1. Dominique Strauss-Kahn dispose actuellement, pour les Français, d’une stature de présidentiable, sa compétence et sa capacité à représenter la France à l’étranger étant reconnues par une majorité d’entre eux, et ce quelle que soit leur proximité politique.

2. Un peu plus d’un Français sur deux estime même qu’il ferait un bon Président de la République, qu’il a de bonnes idées pour la France et qu’il pourrait réformer le pays dans le bon sens.

3. Cependant, il souffre d’un déficit de proximité : une majorité doute ainsi de sa bonne compréhension des préoccupations des citoyens. Nous pouvons y voir une des conséquences de son éloignement de la scène politique française. Ce reproche a souvent été adressé, par les Français à travers les sondages, à l’actuel dirigeant du FMI.

4. Les sympathisants socialistes lui reconnaissent majoritairement toutes les qualités testées, mais les sympathisants de droite sont majoritairement d’accord avec eux sur la moitié des qualificatifs, à savoir : la compétence, la capacité de représentation à l’étranger, le courage et la sympathie. Notons également que les sympathisants Front de Gauche lui accordent ces quatre traits d’image, et les sympathisants d’extrême-gauche trois d’entre eux (tous sauf la sympathie).

5. Dominique Strauss-Kahn apparaît ainsi bénéficier globalement auprès de son coeur de cible (les sympathisants socialistes) mais aussi auprès de l’ensemble des Français d’une meilleure image que Ségolène Royal.

En bref, Harris Interactive a déjà choisi : M. Strauss-Kahn a toutes les qualités et il doit être le candidat des socialistes. C'est une information qui est tombée pile-poil. Car au même moment, le magazine L'Express consacrait justement sa Une de couverture à "DSK OBJECTIF ELYSEE".

6 - UN BALLET BIEN RÉGLÉ

L'orchestration de l'opération a été très soignée puisque, comme dans un ballet parfaitement bien réglé, un certain nombre de protagonistes ont rempli le rôle qui leur était dévolu.

José Bové a ouvert le bal en affirmant, dès le mercredi 23 février, que s'il y avait un "risque de reproduction du 21 avril 2002, il fau(drait) que le candidat (d'Europe Ecologie-Les Verts) se retire".

"Pour l'instant, on maintient une candidature. Par contre, on se donne la possibilité 3, 4, 5 mois avant l'élection, si on est dans cette situation-là, de retirer notre candidature."


Quelques jours après la parution des sondages Harris Interactive, c'est François Hollande qui s'est joint à ce mouvement en plaidant "pour un front uni de la gauche dès le 1er tour"


Puis ce fut au tour de Mme Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, qui a fait savoir, le 9 mars, que « face au FN, elle choisit le PS ».


Rappelons que Mme Kosciusko-Morizet est « Young Leader » de la French American Foundation, promotion 2005-2006


Ce mouvement a été suivi, en perspective des prochaines élections cantonales, des déclarations de

Gérard Larcher qui a annoncé, lui aussi, qu’il voterait « bien sûr » PS, et de Laurent Hénart, bras droit de Jean-Louis Borloo, qu’il voterait « évidemment » PS.



CONCLUSION

Il est absolument exclu que le prétendu « sondage » publié le 5 mars et donnant Mme Le Pen en tête du 1er tour de l’élection présidentielle ait pu être conduit et diffusé par la simple petite filiale française de 50 personnes de Harris Interactive France, sans que celle-ci n’ait, au moins, prévenu le siège de l’institut de sondage américain.

Car tout le monde – et en premier lieu l’institut lui-même ! – pouvait parfaitement prendre par avance la mesure du caractère extrêmement sensible d’une telle information, la polémique qu’il ne manquerait pas de provoquer et les éventuels problèmes qu’elle pourrait poser vis-à-vis des autorités françaises en exercice.

Mieux encore, l’exceptionnel retentissement médiatique qui a été organisée autour de cet prétendu « sondage », et l’influence évidente que les médias tentent de lui donner pour influencer le débat politique en France au cours de l’année qui vient, prouvent que l’ensemble de l’opération a été mûrement réfléchie et à un niveau qui ne peut pas être celui de la seule filiale française de Harris Interactive.

Un tel prétendu « sondage » a donc nécessairement été au moins autorisé, sinon commandé, par le PDG du groupe, avec au moins l’accord du membre français de son conseil d’administration, militaire français très lié aux militaires américains et par ailleurs président de la French American Foundation.

Ceux qui auraient encore des doutes sur l’implication du siège américain de Harris Interactive ne pourront plus en avoir si l'on rappelle que, le premier sondage publié en France ayant fait la Une de tous les médias français et ayant placé Harris Interactive France sous les feux de l’actualité, le même institut a confirmé et signé en publiant, le surlendemain, un second sondage confirmant le premier. Il ne faut pas connaître à la vie des affaires pour croire que le siège mondial de Harris Interactive n’ait pas suivi les déroulements de tous ces rebondissements heure par heure.

Pour comprendre les sondages Le Pen, il faut donc remonter la chaîne de commandement et expliquer aux Français que leur origine se situe aux États-Unis d'Amérique, à un institut de sondage présidé par une femme sélectionnée par la Maison Blanche et le FBI (et sans doute très proche de la CIA) et à un conseil d’administration où siège un officier supérieur français, président de la fameuse French American Foundation (FAF) créée par John Negroponte, dont l’objectif explicite est de contribuer à sélectionner les dirigeants français pour le plus grand bénéfice des États-Unis d'Amérique.

C'est justement parce que cette recherche conduit immanquablement aux services d’influence américains que les dénonciations faites sur la manipulation de ces sondages, notamment par Ségolène Royal, Roland Dumas ou l’Observatoire des sondages se sont arrêtées en chemin.

Le présent dossier conforte donc pleinement toutes les analyses que l’UPR fait depuis maintenant de nombreux mois :

le Système a décidé de faire élire coûte que coûte M. Strauss-Kahn à la présidence de la République française en 2012 ;
comme d'habitude depuis 28 ans, le Système a prévu d’avoir recours aux basses oeuvres du FN pour neutraliser les 15 à 20 % d’électeurs fatidiques qui pourraient s’opposer à ses projets, en divisant r les Français sur des sujets polémiques et odieux ;
les deux faux sondages, des 5 et 7 mars 2011, présentant Mme Le Pen au second tout de l’élection présidentielle ont été conçus à cette fin, de même que l’hypermédiatisation de Mme Le Pen
L’objectif des faux sondages Le Pen est triple :

- organiser une panique à gauche pour simplifier la procédure de choix du candidat socialiste et imposer M. Strauss-Kahn aux socialistes ;

- tout faire pour que Mme Le Pen soit présente au second tour, afin d’assurer à M. Strauss-Kahn une élection sans coup férir avec plus de 75 % des voix.

- en profiter au passage pour salir toute idée de libération nationale, de sortie de l’UE et de l’euro, en entretenant la confusion, dans l’esprit de l’électorat, entre ces propositions salvatrices et légitimes et les obsessions xénophobes et racistes d’extrême droite du FN.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire